COUP DUR

Voilà l'affaire de trop.

Nous étions habitués aux affaires de la droite, c'est dans sa nature même, idéologique, celle qui privilégie l'individu face de la masse et qui donc mène à tous les excés de pouvoirs, de truanderie.

Mais lorsque un type de "gauche", un petit peu Ministre délégué auprès du Ministre de l’Économie, des Finances, chargé du Budget,  jure face caméra qu'il n'a jamais eu un compte en Suisse et qu'il l'avoue quelques semaines plus tard.... un très grand trouble parcourt la France.

Une semaine auparavant notre président nous avait dit en substance : je ne ferai rien. Cet acte de contrition montrait de manière éclatante la défaite du politique face à ses "adversaires durant la campagne" : la haute finance.

"Les promesses n'engagent que ceux qui y croit" déclarait en son temps l'abominable Jacques Chirac.

Dans les familles bourgeoises on donnait à l'ainé des fils le domaine, le second servait dans l'armée et le dernier dans les ordres. Territoire, armée et religion étaient les 3 pouvoirs de l'époque. Aujourd'hui la classe dirigeante répartit ses enfants dans les affaires, la politique et la presse. Ces 3 pouvoirs permettent à notre élite de passer tranquillement d'un état à un autre.

La jolie bio de Christine Albanel, ex ministre de la communication, instigatrice de la loi Hadopi, prouve la porosité de ce systéme : nos élites passent du privé, au public puis au privé, et réciproquement. Elle vient d'entrer chez Orange.

Qui est cette élite ?

Enfant de la bourgoisie, voire de la haute bourgeoisie, élève brillant, le futur oligarque entre dans un des trois corps sus-nommé. Il va rapidement être confronté aux puissances de l'argent qui vont se charger de lui inculquer l'idéologie  néolibérale comme seule voie possible.

Sortis des mêmes écoles (ENA et consort), des mêmes jeunesses dorées, l'élite cumule tous les bénéfices de notre société : place garantie à vie dans le public et le privé, écoles pour leurs enfants, systémes de retraites avantageux, peu ou pas d'impots, etc...

Peu à peu elle se détourne du peuple pour lui imposer ses idées dont le seul dieu est l'argent.

Cahuzac est l'exemple flagrant de ce retournement des valeurs, l'Etat au service des puissances de l'argent.

La crise économique n'est elle pas due au fait que les Etats ont renfloué les banques ?

La crise politique n'est elle pas due à ce qu'un ministre truande l'Etat ?

Cette affaire a mis en lumière la crise qui bien entendu est passée bien plus inaperçue : la crise médiatique.

Le sémillant Jean Michel Apathie, qui chaque soir chante les louanges du néolibéralisme, qui avait en son temps défendu bec et ongle Eric Woerth, a pendant 3 mois vilipendé Médiapart pour montrer aux classes dirigeantes qu'il était bien avec elles.,Je vous conseille pour vous en convaincre de lire le parcours de ce cher Franz.

Pour quel résultat ?

Tout cela favorise la montée des extrêmes qui vont faire une razzia aux prochaines élections.

Je suis vraiment écœuré ...

Que cette affaire ne nous fasse pas oublier la longue liste de toutes les casseroles du gouvernement précédent.

Une image qui résume tout cela :

The Kingdom, aux niçois qui mal y pensent