
Il y a peu, j'ai découvert un grand classique du cinéma français : " Et Dieu créa la femme" (1956) de Roger Vadim. Ce film reçu des critiques mitigées en France mais connut un grand succès outre atlantique. Bardot, qui incarne ici Juliette une femme-enfant dont les hommes se disputent l'amour, devint un emblème. L'emblème de l'émancipation des femmes, de la liberté sexuelle et un symbole de la féminité.
Par une scène culte j'aimerais vous parler d'une femme, affranchie, insaisissable et fragile.
C'est une scène de danse.
Brigitte Bardot exulte, Juliette souffre.
Elle est une femme que tout le monde veut. Elle est une femme qui ne sait plus ce qu'elle veut. Pour quel homme ? Pour quelle tête ? Pour quels soupirs est-elle faite ? Alors elle boit. Elle boit sec. Puis, d'une démarche chaloupée, elle entre dans la danse. Elle endiable son corps, ce corps qui lui appartient encore. Elle entre en transe. Ce corps qu'on s'arrache, qu'on s'amourache, elle le fait sien. Il lui appartient. Elle déboutonne sa jupe, elle joue avec ses cheveux. Elle se joue d'eux. Elle a vingt ans et les joues en feu. Elle exulte et elle pleure. Elle monte sur les tables comme pour s'envoler ailleurs. Gagnée pour tous, perdue à elle, sur ce rythme qui la balance et qui cogne en elle, au son infernal du cha cha cha, elle sonne le glas.
Roger Vadim créa la femme.
Adèle, aux Urbains de Minuit de Noël